Perdre du poids et penser


Pourquoi ne réussis-je pas à perdre du poids?

 

Imaginez que vous pensez toute la journée à ce que vous pouvez ou ne pouvez pas manger, que vous comptez le nombre de calories que vous pouvez prendre. Vous en avez assez, vous voudriez que cela s’arrête, que vous puissiez vous débarrasser de ces obsessions ; vous voulez aussi être svelte, et en même temps, vous avez envie de manger une friandise. Surtout lorsque vous n’êtes pas bien dans votre peau. Ou quand vous êtes seul à la maison, ou quand il y a des tensions, ou justement lorsque vous arrivez à vous détendre. Vous savez aussi que vous avez déjà tout essayé: des régimes, des produits d’amaigrissement, un anneau gastrique!!! Mais ça ne sert à rien. Comment est-ce possible? Quelle en est la cause? Comment se fait-il donc que vous ne réussissez pas à avoir un poids sain?

 

La conclusion qui s’impose est que vous voulez quelque chose qu’une autre partie de vous contrarie. Pourquoi une part de vous ne voudrait-elle pas perdre du poids et mangerait-elle chaque fois trop ou trop peu? Alors que vous voudriez justement être svelte. Il est question d’un conflit intérieur, d’un combat avec vous-même. Des parts qui se combattent et qui ont chacune leurs propres motifs. Les expériences avec mes clients m’ont appris que les troubles du comportement alimentaire peuvent avoir différentes causes.

 

Exemples:

  1. Certaines personnes ont appris à être toujours gentille et à s’adapter à leur environnement, comme un caméléon, ignorant entièrement leurs propres besoins, désirs et avis. Elles ont appris à ne pas les exprimer, de crainte de devoir affronter des oppositions, des pertes ou des abandons.
  2. Un traumatisme qui a laissé des séquelles. En étant gros, vous vous faites tout sauf attrayante. Et vous espérez que les hommes ne vous approcheront pas. Ou bien votre décision de grossir est inconsciente et vous cherchez une preuve que quelqu’un vous aime pour qui vous êtes et non pas pour vos belles formes.
  3. En étant gros, vous construisez un mur autour de vous. La limite entre vous et l’autre, entre votre vulnérabilité et le monde extérieur est devenu un mur, ce qui donne un sentiment de sécurité (comment y êtes vous arrivé?).
  4. Votre vie se résume à une rébellion contre le monde extérieur. Ou plutût, contre (un de) vos parents. S’ils veulent le noir, vous voulez le blanc, non pas parce que c’est votre choix mais parce que vous êtes 'anti-noir’. Comme vous ne vivez pas par vous-même mais toujours comme réaction à l’autre, cette stratégie de survie ne fonctionnera pas. S’ils veulent que vous mangiez, vous ne mangez pas, ou l’inverse. Ici se déroule une sorte de lutte pour le pouvoir. Elle a des racines profondes, et comme ce mécanisme est associé à des sentiments de rejet et de chagrin ('vous n’avez pas le droit d’être là tel que vous êtes’), ce sera un processus de longue haleine pour le lâcher.
  5. Il y a une grande disparité entre celui ou celle que vous voulez être idéalement (fort, non-sentimental, intelligent, …) et la réalité (ce que vous ressentez vraiment à l’intérieur: insécure, inférieur, sale, …). Cette personne s’est tellement identifiée avec l’image qu’elle voudrait incarner, que la part d’infériorité, d’insécurité, d’échec, a été refoulée complètement. Comme si elle n’existait plus. Cependant, ce qui est stocké dans l’inconscient essayera constamment de vous faire comprendre qu’il existe une part de vous que vous vous efforcez d’ignorer. Et chaque fois, cette sensation désagréable remonte, et vous essayez par la suite de la supprimer en mangeant.

 

Les régimes et les produits d’amaigrissement ne marchent pas, parce que l’impulsion de (ne pas) manger a son origine dans des couches plus profondes. Quelque chose à l’intérieur crie pour exprimer quelque chose, mais en (ne pas) mangeant, vous tentez de l’ignorer. Et il s’est avéré que toutes les personnes qui ont réagi à notre article de journal étaient conscientes de ce phénomène, mais n’ont jamais choisi un autre chemin, sachant bien qu’elles devraient inévitablement faire face à ce qui se trouvait à l’intérieur. Et la décision de se respecter et de se faire respecter ne restera pas sans conséquences.

 

Si l’on se résigne à sentir ce qui fait mal et à en identifier la cause, et ensuite à l’exprimer à quelqu’un qui ne respecte pas vos limites, vous risquez qu’ils ne vous trouveront plus aussi sympa qu’avant. Ce qui fait que vous vous sentez mal et coupable. Vous faites une injustice envers l’autre. Du moins, c’est ce que vous pensez!!!!

 

Je pourrais donner d’autres exemples, mais pour vivre sans troubles alimentaires, l’essentiel est de regarder les véritables causes. Et pourtant, je remarque que les personnes ayant ce genre de troubles font justement tout pour ne pas être confrontées à leur sentiments. Elles tentent de changer l’extérieur sans prendre au sérieux l’intérieur. Cela ne marche pas. Le corps fait voir et sentir ce qui ne va pas, mais elles refusent de l’écouter. C’est une décision prise par la personne à un moment dans le passé (Pourquoi?).

 

Lors du repas, le corps signale quand il est rassasié. Que faites-vous avec cette sensation : honorer ou ignorer? Ou peut-être ne sentez-vous plus rien. Puis viennent les sentiments de culpabilité : j’ai encore été faible, je savais gérer mais justement pas à ce moment-ci. Vous vous sentez nul, vous avez marre de ce corps trop gros ou que vous jugez comme tel (anorexie). Un cercle vicieux duquel on ne sort pas tant que la douleur intérieure n’est pas reconnue. Peut-être êtes-vous déçu par votre relation, le contact vous manque. Peut-être êtes-vous déçu par vos parents, et refoulez-vous ce sentiment parce que vous ne voulez pas leur donner la faute. Probablement vous vous interdisez de donner la faute à qui que ce soit, sauf à vous-même. Et vous pouvez être fâché contre vous-même, mais certainement pas contre quelqu’un d’autre.

 

Ma méthode de travail en cas de troubles alimentaires consiste en un programme de mouvement 'swinguant’ (en groupe), en combinaison avec un groupe de discussion. Le mouvement est important pour différentes raisons. D’abord pour raffermir les muscles, ensuite pour trouver le plaisir dans le mouvement, sentir swinguer son corps. Le mouvement aide à avoir un meilleur rapport avec soi-même.

Dans le groupe de discussion, nous allons à la recherche de ce qui vous gêne dans la vie. C’est généralement ce que nous voulons cacher pour nous sentir plus grands et plus forts que nous ne sommes. D’où le titre de notre programme: Donnez forme à votre vie et choisissez maintenant pour vous-même.

 

Fenneke Staman

thérapeute

 

Source: Fenneke Staman : www.staman-therapie.nl